Un peu plus tôt ce vendredi 30 octobre, le patronat (Medef, CGPME, UPA)et les trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont procédé à la finalisation du projet d’accord portant sur les retraites complémentaires. Au cœur de ce texte, une mesure qui ne laisse place à aucune erreur d’interprétation : Travailler quelques années de plus pour obtenir un bonus ou au contraire, partir à la retraite à l’âge légal et subir une décote qui peut s’étaler sur autant d’années…Mesure qui depuis son annonce, fait l’objet de plusieurs controverses.
Le projet d’accord national interprofessionnel
Pas moins de huit longs mois auront été nécessaires pour aboutir à la réalisation de ce projet d’accord national interprofessionnel, dont l’objectif est des plus ambitieux : sauver le régime en atteignant les 6,1 milliards d’économies en 2020.Pour atteindre cet objectif, le texte prévoit une mesure qui consiste à mettre en place et appliquer un système de bonus-malus qui permettrait de mieux inciter les salariés. Autrement dit, aussi longtemps les salariés resteront sur le secteur du travail, aussi longtemps ils augmenteront leurs primes (pouvant aller jusqu’à 30% pour les quatre supplémentaires). Un système des plus efficaces selon le patronat. Un avis qui ne fait pas l’unanimité.
Du côté des salariés
Ce projet qui prévoit de réduire considérablement le déficit en 2020, présente un déséquilibre majeur. En effet, près de 90% des conséquences de ce texte sera supportées uniquement par les retraités, les salariés eux-mêmes et la gente féminine qui se trouve très désavantagée par cette mesure. Un caractère discriminatoire qui d’ailleurs a été critiqué par plusieurs organisations féministes (Fondation Copernic, Osez le féminin…).D’autre part, le projet d’accord constitue une source de tensions supplémentaires pour les principaux intéressés. Derrière l’augmentation des cotisations annoncée par le patronat, se cacherait en fait une importante diminution des cotisations en matière de sécurité sociale… Autant de points qui remettent en cause l’intérêt réel du projet et qui laissent perplexe quant à la valorisation des retraites.